• La transhumance, un dimanche comme les autres

    La transhumance (3)

    Je suis couturière et coiffeuse à domicile. J’aime à rendre visite aux personnes âgées de mon village que je considère toutes et tous comme mes mamies et papis. Ils sont, ici, assez nombreux. Si nécessaire, je les aide, parfois, à quelques tâches. Leurs enfants sont partis chercher du travail en ville et ne reviennent que pour les vacances ou, parfois, les fins de semaine, l’hiver, pour faire du ski au village voisin. Ceux qui vivent au village sont, en général, agriculteurs ou éleveurs. Ils fabriquent leur fromage pour vendre aux estivants et sur le marché. Ils font le fromage d’hiver et celui d’été. Un couple s’est lancé dans la fabrication de confiture de framboises, myrtilles et de sureau. Comme je l’ai déjà dit nous faisons du miel et avec la cire, nous fabriquons des bougies de différentes formes. Nous vendons aussi du pollen.

    L’attraction qui attire pas mal de monde, surtout au printemps, c’est la transhumance. Le printemps est bien avancé et les prairies sont fleuries.

    Les vaches ont terminé de brouter les prairies avoisinantes. Il faut les laisser pousser pour faire les foins. Alors les vaches partent en vacances, au son de leurs grosses cloches qui tintent à leur cou. Fin mai, elles commencent leur ascension vers les estives. Elles vont trouver l’herbe tendre, mais riche des sommets, et nous aurons de très bons fromages d’été.

    Aujourd’hui, c’est le grand jour…. Les écoles des villages voisins et les curieux se sont déplacés pour suivre ce « pèlerinage». Pour l’occasion, elles sont ornées de fleurs au-dessus de leur tête et marquées de couleurs différentes sur le dos. Ainsi chaque propriétaire les reconnaît facilement et cela va plus vite pour le comptage. Au son de leur cloche, elles avancent lentement mais majestueusement. Elles sont fières , heureuses  et majestueuses . Les vieux bergers, leur bâton en main, les accompagnent avec leur chien, et trois ânes. Dès que le chemin se transforme en sentier très caillouteux, le troupeau et les bergers font une pause déjeuner. Il est 14h30 et tout le monde mérite de se restaurer, avant l’ultime montée. Les < suiveurs> mangent séparés en petits groupes. Certain vont repartir chez eux, heureux de leur balade, et, d’autres plus téméraires vont continuer leur périple et dormir à la belle étoile, ou dans de petites tentes qu’ils ont sur leur dos…

    Pendant ce temps, arrive le tracteur qui amènent la bouteille de gaz et autres matériaux et matériels nécessaires pour passer les quelques mois d’isolement. Bien sur, ils seront ravitaillés de temps à autre par les propriétaires. C’est là que les ânes vont commencer leur labeur. Ils vont terminer l’acheminement de tout cela, jusqu’à la cabane des bergers. Cabane améliorée, car, ils devront faire le fromage qui sera affiné, plus tard au village. Ce sont juste des fromages sans marque qui sont, en parti, déjà retenus par les connaisseurs, car les fromages des estives ont un goût particulier et sont très appréciés de gourmets. Au dessus de la cabane, il reste de la neige. Les troupeaux commenceront par paître en dessous, en entière liberté et rentreront le soir dans un parc en bois où ils seront surveillés par les chiens et un berger devra passer la nuit avec eux… Ils sont enfin arrivés tous fatigués, mais contents. Les bergers se sentent enfin revivre car, les estives sont leur passion. Les personnes qui les ont suivi par plaisir, juste pour vivre au moins une fois  celà dans leur vie s’installent tant bien que mal ci et là. Un petit village de toile se forme, un grand feu se prépare, de bonnes grillades sont en attente, car les pasteurs ont commencé leur première traite, un peu maigre se soir. Une grande soirée s’organise tandis que nos bergers vérifient le parc pour la première nuit. Une nuit étoilée, un peu fraîche, mais un début de saison tant attendue de nos pasteurs.

    Un dimanche comme les autres…. ou presque….( nº4 )


    Aujourd’hui , c’est dimanche. J’aime aller sur le marché pour flâner, bavarder avec les villageois et faire mes courses.
    Nous sommes fin mai, il fait doux. Je prends mon petit panier d’osier et me dirige d’un bon pas vers le marché. En route, une de mes voisines se joint à moi. Nous échangeons quelques banalités et déjà, nous entendons le brouhaha des halles. Le village se transforme à cette saison. Quelques estivants sont arrivés. Le marché est toujours très animé et connu pour ses fromages fermiers. Je choisi des fruits et des légumes bien frais. Je fais la queue au stand de la boucherie. Je m’offre un beau rôti de bœuf ( j’adore ), de la viande pour griller et des saucisses. Du camion du poissonnier s’exhale une fort agréable odeur : une paella ! Je vais m’évader le temps d’un déjeuner avec une belle portion espagnole. Un beau morceau de morue sera ajouté au reste de mes emplettes.
    Les cloches sonnent, c’est la fin de la messe. Il y avait un baptême que le curé a célébré en même temps. Les hommes vont s’hydrater – lol-. Les femmes et les enfants envahissent le marché. J’attends la monnaie du poissonnier, quand un jeune homme s’approche de l’étalage et bouscule mon panier. Il s’excuse avec un joli sourire. Il est plaisant à regarder. Je prends congé de mon vendeur. L’homme s’approche de moi et me propose un café pour se faire pardonner. J’hésite un peu et me dis: soyons fou! Et pourquoi pas? Pourtant d’habitude je suis plutôt timide. Mais bon…. Il n’a pas l’air d’un voyou et au café, avec tout ce monde, je ne risque rien. La salle est remplie et la terrasse est pleine. Une table se dégage, et il me tire une chaise. Il s’installe devant moi. En fait, il est très beau ce jeune homme, brun aux yeux bleus, n’a pas d’alliance… vraiment, il me plaît bien. Je prends un cappuccino et lui un café court. Il est du village voisin, il est venu pour le baptême. Il s’appelle Romain et a 25 ans. Il travaille sur ordinateur, de chez lui, pour une entreprise de la grande ville, où il se rend une fois par semaine. Il a donc du temps libre et travaille à son grès. Nous échangeons nos numéros de téléphone et nous nous séparons. Je prends un part de tarte au citron et du pain à l’étal du boulanger ardéchois et rentre à la maison. Je suis enchantée de cette rencontre et tombe nez à nez avec ma porte d’entrée, surprise d’être enfin arrivée.

    Après mon déjeuner, paella et tarte au citron, je vais faire une balade en forêt avec ma chienne Frimousse.. J’ai son image dans ma tête et ne sais pas pourquoi je me sens si légère, si différente…
    Les jours s’écoulent sans message ni appel téléphonique. La semaine me paraît si longue ! Nous sommes dimanche, je descends au marché et, comme d’habitude m’attarde aux étals et bavarde.
    Tout à coup, je l’aperçois..au stand des fleurs!. Il achète un bouquet de roses, sûrement pour son amie (car, au fait, il ne m’a pas dit qu’il était célibataire ou en couple). Quelle idiote, moi, toujours à rêver!. J’aurais dû y penser. Je suis à la boulangerie ardéchoise, quand, il s’approche de moi et me tend le bouquet. Mon visage s’illumine et rougit. Il bafouille et s’excuse de ne pas avoir donné de nouvelles. Il hésitait ! Je lui tends ma joue pour deux petites bises de pardon, merci et quoi d’autre??. Je suis super heureuse. Nous prenons un apéritif léger sur la terrasse du café et nous regardons sans rien dire. Il prend enfin la parole et nos discussions n’en finissent plus, comme si nous avions peur du silence. Cette fois, il m’assure que j’aurai de ses nouvelles.

     

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