• Je m’appelle Mélodie      ( 1 )

    Je m’appelle Mélodie. Je vis dans un joli petit village de montagne, niché dans une longue vallée verte et traversée par un torrent parfois violent et tumultueux au printemps. Rogny est perché à 1200m d’altitude. Pour moi, c’est un paradis. Mon Paradis sur terre.

    J’ai 22 ans, de taille moyenne et élancée, sportive et mes yeux sont aussi noirs que mes cheveux. Je vis seule dans un petit chalet dont j’ai hérité de mes parents. Je possède un jardin, quelques poules et des lapins.Mon chalet est couvert d’ardoises, comme la plupart des maisons, ici. Il est flanqué sur un escarpement et à demi entouré d’un grand balcon en bois. Il est exposé au sud et pour ainsi dire j’y prends mon repas de midi toute l’année. L’hiver, mis à part les jours gris de novembre et les jours de tempête de neige, il fait soleil et chaud jusqu’à 16h, heure ou le soleil se cache derrière les montagnes. J’ai un potager ou je peux cultiver très tôt des radis, carottes et salades. Mais ce que je préfère ce sont les fleurs. Depuis les perces- neige et divers crocus jusqu’aux dernières roses, mon chalet est toujours fleuri par les fleurs du jardin et quelques arbres fruitiers. Bien sûr il y a des années sans fruit à cause de quelques gelées tardives.

    Mon village est un village classique de montagne, tranquille en dehors des saisons touristiques. Une longue et basse petite église, surmontée d’une haute tour carrée avec une ouverture sur les quatre côtés, avec une grosse cloche au centre, est la seule bâtisse imposante. Parfois, elles annoncent un baptême, un mariage ou, malheureusement un enterrement., mouvement de foule qui anime notre village en saison morte. Je ne quitte pas mon village facilement et ne suis allée bien loin non plus. Je déserte juste le temps d’aller en Ville «  faire des papiers «  ou acheter des tissus ou divers outils pour mon travail ou des électroménagers que je ne trouve pas chez nous. La Ville est à plus de 120km , j’y vais trois ou quatre fois par an, guère plus.

     
     

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  • La transhumance (3)

    Je suis couturière et coiffeuse à domicile. J’aime à rendre visite aux personnes âgées de mon village que je considère toutes et tous comme mes mamies et papis. Ils sont, ici, assez nombreux. Si nécessaire, je les aide, parfois, à quelques tâches. Leurs enfants sont partis chercher du travail en ville et ne reviennent que pour les vacances ou, parfois, les fins de semaine, l’hiver, pour faire du ski au village voisin. Ceux qui vivent au village sont, en général, agriculteurs ou éleveurs. Ils fabriquent leur fromage pour vendre aux estivants et sur le marché. Ils font le fromage d’hiver et celui d’été. Un couple s’est lancé dans la fabrication de confiture de framboises, myrtilles et de sureau. Comme je l’ai déjà dit nous faisons du miel et avec la cire, nous fabriquons des bougies de différentes formes. Nous vendons aussi du pollen.

    L’attraction qui attire pas mal de monde, surtout au printemps, c’est la transhumance. Le printemps est bien avancé et les prairies sont fleuries.

    Les vaches ont terminé de brouter les prairies avoisinantes. Il faut les laisser pousser pour faire les foins. Alors les vaches partent en vacances, au son de leurs grosses cloches qui tintent à leur cou. Fin mai, elles commencent leur ascension vers les estives. Elles vont trouver l’herbe tendre, mais riche des sommets, et nous aurons de très bons fromages d’été.

    Aujourd’hui, c’est le grand jour…. Les écoles des villages voisins et les curieux se sont déplacés pour suivre ce « pèlerinage». Pour l’occasion, elles sont ornées de fleurs au-dessus de leur tête et marquées de couleurs différentes sur le dos. Ainsi chaque propriétaire les reconnaît facilement et cela va plus vite pour le comptage. Au son de leur cloche, elles avancent lentement mais majestueusement. Elles sont fières , heureuses  et majestueuses . Les vieux bergers, leur bâton en main, les accompagnent avec leur chien, et trois ânes. Dès que le chemin se transforme en sentier très caillouteux, le troupeau et les bergers font une pause déjeuner. Il est 14h30 et tout le monde mérite de se restaurer, avant l’ultime montée. Les < suiveurs> mangent séparés en petits groupes. Certain vont repartir chez eux, heureux de leur balade, et, d’autres plus téméraires vont continuer leur périple et dormir à la belle étoile, ou dans de petites tentes qu’ils ont sur leur dos…

    Pendant ce temps, arrive le tracteur qui amènent la bouteille de gaz et autres matériaux et matériels nécessaires pour passer les quelques mois d’isolement. Bien sur, ils seront ravitaillés de temps à autre par les propriétaires. C’est là que les ânes vont commencer leur labeur. Ils vont terminer l’acheminement de tout cela, jusqu’à la cabane des bergers. Cabane améliorée, car, ils devront faire le fromage qui sera affiné, plus tard au village. Ce sont juste des fromages sans marque qui sont, en parti, déjà retenus par les connaisseurs, car les fromages des estives ont un goût particulier et sont très appréciés de gourmets. Au dessus de la cabane, il reste de la neige. Les troupeaux commenceront par paître en dessous, en entière liberté et rentreront le soir dans un parc en bois où ils seront surveillés par les chiens et un berger devra passer la nuit avec eux… Ils sont enfin arrivés tous fatigués, mais contents. Les bergers se sentent enfin revivre car, les estives sont leur passion. Les personnes qui les ont suivi par plaisir, juste pour vivre au moins une fois  celà dans leur vie s’installent tant bien que mal ci et là. Un petit village de toile se forme, un grand feu se prépare, de bonnes grillades sont en attente, car les pasteurs ont commencé leur première traite, un peu maigre se soir. Une grande soirée s’organise tandis que nos bergers vérifient le parc pour la première nuit. Une nuit étoilée, un peu fraîche, mais un début de saison tant attendue de nos pasteurs.

    Un dimanche comme les autres…. ou presque….( nº4 )


    Aujourd’hui , c’est dimanche. J’aime aller sur le marché pour flâner, bavarder avec les villageois et faire mes courses.
    Nous sommes fin mai, il fait doux. Je prends mon petit panier d’osier et me dirige d’un bon pas vers le marché. En route, une de mes voisines se joint à moi. Nous échangeons quelques banalités et déjà, nous entendons le brouhaha des halles. Le village se transforme à cette saison. Quelques estivants sont arrivés. Le marché est toujours très animé et connu pour ses fromages fermiers. Je choisi des fruits et des légumes bien frais. Je fais la queue au stand de la boucherie. Je m’offre un beau rôti de bœuf ( j’adore ), de la viande pour griller et des saucisses. Du camion du poissonnier s’exhale une fort agréable odeur : une paella ! Je vais m’évader le temps d’un déjeuner avec une belle portion espagnole. Un beau morceau de morue sera ajouté au reste de mes emplettes.
    Les cloches sonnent, c’est la fin de la messe. Il y avait un baptême que le curé a célébré en même temps. Les hommes vont s’hydrater – lol-. Les femmes et les enfants envahissent le marché. J’attends la monnaie du poissonnier, quand un jeune homme s’approche de l’étalage et bouscule mon panier. Il s’excuse avec un joli sourire. Il est plaisant à regarder. Je prends congé de mon vendeur. L’homme s’approche de moi et me propose un café pour se faire pardonner. J’hésite un peu et me dis: soyons fou! Et pourquoi pas? Pourtant d’habitude je suis plutôt timide. Mais bon…. Il n’a pas l’air d’un voyou et au café, avec tout ce monde, je ne risque rien. La salle est remplie et la terrasse est pleine. Une table se dégage, et il me tire une chaise. Il s’installe devant moi. En fait, il est très beau ce jeune homme, brun aux yeux bleus, n’a pas d’alliance… vraiment, il me plaît bien. Je prends un cappuccino et lui un café court. Il est du village voisin, il est venu pour le baptême. Il s’appelle Romain et a 25 ans. Il travaille sur ordinateur, de chez lui, pour une entreprise de la grande ville, où il se rend une fois par semaine. Il a donc du temps libre et travaille à son grès. Nous échangeons nos numéros de téléphone et nous nous séparons. Je prends un part de tarte au citron et du pain à l’étal du boulanger ardéchois et rentre à la maison. Je suis enchantée de cette rencontre et tombe nez à nez avec ma porte d’entrée, surprise d’être enfin arrivée.

    Après mon déjeuner, paella et tarte au citron, je vais faire une balade en forêt avec ma chienne Frimousse.. J’ai son image dans ma tête et ne sais pas pourquoi je me sens si légère, si différente…
    Les jours s’écoulent sans message ni appel téléphonique. La semaine me paraît si longue ! Nous sommes dimanche, je descends au marché et, comme d’habitude m’attarde aux étals et bavarde.
    Tout à coup, je l’aperçois..au stand des fleurs!. Il achète un bouquet de roses, sûrement pour son amie (car, au fait, il ne m’a pas dit qu’il était célibataire ou en couple). Quelle idiote, moi, toujours à rêver!. J’aurais dû y penser. Je suis à la boulangerie ardéchoise, quand, il s’approche de moi et me tend le bouquet. Mon visage s’illumine et rougit. Il bafouille et s’excuse de ne pas avoir donné de nouvelles. Il hésitait ! Je lui tends ma joue pour deux petites bises de pardon, merci et quoi d’autre??. Je suis super heureuse. Nous prenons un apéritif léger sur la terrasse du café et nous regardons sans rien dire. Il prend enfin la parole et nos discussions n’en finissent plus, comme si nous avions peur du silence. Cette fois, il m’assure que j’aurai de ses nouvelles.

     


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  • Le plus beau jour de ma vie ? (5)

    Les premiers mois de notre rencontre, se passent en sms, courriels, et pause café du dimanche matin. Nous nous rapprochons peu à peu, et nous entendons bien. Et un jour d’août , il m’a fait sa demande. Je n’oublierai jamais c’est instant. Nous avons mangé au restaurant d’un petit village voisin et sommes partis faire une ballade dans la montagne, un petit sentier tranquille, sans effort à fournir. Nous faisons une halte bisou, comme souvent et , là, il me pousse contre un sapin et me regarde curieusement. Nous échangeons encore un baiser et maladroitement me tend une petite boite rouge. Un cadeau!. C’est le premier hormis les bouquets de fleurs.

    Je l’ouvre rapidement et ….. c’est une bague!! une bague en or!, avec trois petits brillants !!. Je le regarde surprise – une si belle bague, c ‘est pour des fiançailles, me dis-je-.

    Je me jette dans ses bras, éperdument amoureuse et lui donne un baiser.

    -< veux-tu m’épouser mon amour?>

    -< oui, oui, mille fois oui mon chéri>

    Je suis si heureuse!. Il me serre si fort dans mes bras que j’ai peur qu’il me casse les os. A partir de ce moment, les jours n’ont plus d´heure et les mois plus de jour. Nous profitons de notre amour en nous voyant de plus en plus souvent. Je suis sur une autre planète.

    J’ai rencontré ses parents qui sont fermiers au village voisin. Ils sont très accueillants et tout se passe bien. Il a un grand frère qui a deux enfants et une petite sœur de 18 ans. Son frère travaille à la ferme. Le mariage est fixé pour le mois de mai. Je n’aurai jamais pensé qu’il y avait tant à faire pour préparer un mariage. Il faut envoyer les faire-parts à toute la famille, sans oublier personne, aux amis etc… Mais avant, il faut voir le docteur, le curé, le maire… Épuisant tout ça ! Le repas se passera à la ferme. Ma future belle-maman a dû chercher du monde pour la cuisine. Il a fallu tuer des poules pour le consommé. L´hiver, elle a préparé des pâtés de lapins. Les jolis col-vert (petit canard sauvage, mais élevé à la ferme) seront le plat de résistance, mais il en faut beaucoup, car il y a juste 4 portions pour un volatile. Les salades ont été plantées et abritées du froid et sont toutes fraîches. Un ami, boulanger à la grande ville, s’occupe de la pièce montée. Pour le fromage, c’est facile, nous avons du fromage affiné de l’ été et du plus frais de cet hiver.

    C’est déjà le jour J. Le coiffeur du village voisin me fait un beau chignon et me pose mon voile. Ma tante est venue de Paris quelques jours plus tôt pour m’aider. C’est elle qui me conduit à la maison. Ma maison ?? je ne sais plus. Elle est envahie de bouquets et de pots de fleurs aussi jolis les uns que les autres. C’est un incessant va et vient de livreurs qui déposent des cadeaux dans le salon. Il y en a même dehors… J’ai des cadeaux de la famille bien sûr, mais aussi de mes clientes et de mes amis et de ceux de mon futur époux. Nous sommes gâtés. Je n’ai pas le temps de les ouvrir, ce sera pour demain. Tatie met quelques bouquets et pots de fleurs dans la voiture pour les déposer à l’église et à la mairie. Je passe ma belle robe blanche, non sans angoisse et je pense à mes parents qui ne seront pas là…. Je suis prête et c’est un petit cortège qui se forme pour descendre à la mairie.

    Mes futures nièces et cousines me tiennent le voile aidées d’une grande personne. Devant la mairie les invités et les curieux attendent. Je suis un peu en retard. Tout le monde ne peut pas entrer dans cette petite église, alors ils restent dehors. Les cloches tintent joyeusement, c’est la sortie. Des pétales de fleurs et de riz mêlés virevoltent sur nos têtes, jetés par tout le monde. Je suis mariée… maintenant c’est Madame. Le temps des photos de familles, les poses pour l’album que me fera ma tatie préférée est enfin terminé. Nous allons prendre l’apéritif au café de nos amours que nous avons réservé pour recevoir tous les amis, la famille, et les gens du village.


      

    Des souvenirs inoubliables. (6)

    Les personnes qui ne sont pas invitées au repas sont parties. Nous nous regroupons dans les véhicules et allons vers la ferme de bonne maman. Les nappes blanches sont ornées de bouquets et pots de fleurs reçus en cadeaux. La cour de la ferme est comme un grand patio, fermé sur trois côtés. Il y a des sapins, à l’entrée, ornés de fleurs en papier de
    couleur tendre, tendre comme notre amour. La couronne de la mariée est hissée sur un mat, de son cœur balancent deux colombes.

    Quelqu’un frappe dans ses mains fortement et impose le silence. Il est temps de passer à table. Chacun cherche sa place et s’installe. Les témoins et amis font un petit discours, applaudis par tous. Nous nous levons à notre tour et remercions tout le monde pour cette belle journée qui s’est passée agréablement sans heurt ni surprise et proposons aux invités de déguster ce repas.

    Je n’ai pas douté un instant de la perfection du repas. Tout est parfait. La décoration, les mets, les saveurs du terroir, tout y est. L’ambiance est bonne enfant. Au moment du sorbet, après le poisson, et juste avant une pose pour le bal, les jeunes racontent des blagues gentilles, mais peu à peu un peu plus salaces. Un ami a installé sa disco-mobil et la valse de Strauss invite à la danse. Mon homme me tend les bras et nous voilà virevoltant sur le ciment. C’est un peu dur le sol, mais le cœur y est. Peu à peu des personnes se lèvent et nous rejoignent. La viande n’attend pas et tout le monde s’assoit.

    Le dessert fait son entrée, tel une reine avec son feu d’artifice. C’est le moment des photos. Mon mari et moi tenons le couteau et coupons les premiers choux. Le champagne pétille et la fête bat son plein.

    Nous profitons de ce moment là pour nous éclipser en catimini. Nous allons dormir dans un hôtel à 50km de là. La vie à deux commence dès cet instant. La chambre est belle. Un joli bouquet de fleur et une bouteille de champagne nous y attendent, ainsi que les vœux de bonheur du personnel. Une attention qui nous touche…..

    A 13h30, la famille proche et ceux qui ont dormi dans le coin nous accueillent avec des railleries plus ou moins lourdes de sous entendus. Nous finissons les restes et prenons congé de la famille. Nous partons en voyage pour quinze jours en Chine. Ma tante reste chez moi pour s’occuper des volailles et des plantes. Cela lui rappelle son enfance et est très contente.

    Après une longue traversée de plus de 10h en avion, nous sommes à Pékin. Nous avons pris un voyage organisé, mais nous avons une chambre nuptiale à notre arrivée. C’est une grande surprise et un geste gratuit de la part de notre «tour operator ». Nous allons de ville en ville, de pagodes en murailles de Chine et de découvertes en découvertes. La nature est très belles et les montagnes sont très différentes des nôtres. La nourriture est bonne. Les marchés sont bien achalandés, avec des fruits et des légumes inconnus. Nous en achetons quelques uns pour les goûter. Nous avons parcourus quelques mètres sur la fameuse muraille et nous emportons avec nous un souvenir inoubliable.

    Les chinois sont si nombreux et en plus roulent en vélos que je me demande comment font les automobilistes pour ne pas les écraser. C’est une véritable fourmilière. Le retour est un peu plus long et j’angoisse déjà. Oui, Romain va venir vivre avec moi. Je vais partager ma maison. Je vais tout chambouler et ranger les armoires pour faire de la place. Nous allons vivre à deux! Je stresse vraiment.

    Nous sommes accueillis à bras ouverts par la belle famille. Nous distribuons nos souvenirs et allons dormir dans la chambre de Romain pour effacer un peu les traces du décalage horaire. Après un bon repas, les malles de mon mari s’entassent dans la voiture et nous rentrons chez nous.

     


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  • Nos petits Princes. (7)

    Romain s’est installé et nous formons une famille. J’ai dû changer un peu mes habitudes, mais tout s’est passé sans anicroche. Nous profitons de chaque moment de liberté pour faire des randonnées. Nous allons au marché à deux et c’est toujours un moment de plaisir. 

    J’adore tout ce brouhaha, le cri
    des volailles ou des lapins que l’on pèse, l’odeur des croissants du boulanger ardéchois, l’odeur de la paella qui cuit, l’odeur de la poissonnerie, et le parfum des fleurs… Pour moi, le marché est un vrai instant de bonheur, une autre vie qui dure peu, mais qui me dépayse.

    Un an, déjà!. Un pur bonheur, et la découverte de nous même. Et comble du bonheur j’attends notre premier enfant. Une fille m’assure belle-maman!.

    La naissance de notre première fille (et oui!) est un enchantement. Elodie nous comble de bonheur. Chaque progrès, dans sa course de la vie, nous enchante Il faut dire qu’elle a beaucoup de chance d’avoir son papa et sa maman à la maison.

    Notre princesse va atteindre ses trois ans. Elle va avoir un compagnon de jeu, bientôt: un petit frère. Un grand événement pour elle aussi, car elle va renter à la maternelle. Quelles émotions ce jour de la rentrée. Aussi bien pour nous deux que pour notre fille.

    Nicolas est né, c’est la fierté des beaux parents. Un peu leur chouchou, aussi, car c’est un garçon!. Notre fils a trois ans et lui aussi va devoir nous quitter pour aller à l’école. Élodie devient une jolie petite fille. Elle est fière d’entrer au C.P.. Ici, il est d’usage d’avoir un tablier rose à petits carreaux pour les filles et un tablier, bleu de France pour les garçons. Je lui ai brodé des cerises sur le côté gauche et elle est enchantée de le montrer à ses camarades.

    Sept ans que nous sommes mariés. Je n’ai pas vu le temps passer. Que d’occupation entre mon travail, mon mari, mes enfants, le jardin…. ! La routine quoi …..

    Élodie travaille bien à l’école, Nicolas fait un peu le polisson car il aime bien les bagarres et revient souvent avec quelques écorchures et les poches du tablier déchirées. Mais nous sommes fiers de nos petits princes.

    Dix ans de vie commune!!. Notre Nicolas entre au C.P. , à son tour, élégant dans son tablier bleu. Les jours se suivent et se ressemblent. Maintenant les enfants descendent seuls à l’école et parfois, je vais les chercher avec un bon goûter. Alors Nicolas saute et gambade comme un cabri en me racontant ses prouesses dans la cour. Nous sommes obligé de le gronder et de le punir aussi parfois, car c’est un vrai petit diable. Mais chez les beaux parents c’est le roi. Ils lui cèdent à tout: Nous avons quelques frictions avec la belle famille, moi surtout. Mon mari est de leur côté très souvent. Ce soir, il y a un loto, à l’école. Nous y descendrons tous les quatre. Les gains serviront pour acheter des livres pour la bibliothèque scolaire et pour les enfants qui partiront en voyage de fin d’année. Les parents participeront un peu si nécessaire et pourront les accompagner, en payant bien sûr.

    Mon mari va travailler de plus en plus souvent en ville, car il a plus de responsabilités. IL rentre tard et voit de moins en moins les enfants. Élodie va rentrer au collège dans la ville où il travaille, mais les horaires ne correspondent pas. Nous allons devoir la laisser en pension. Elle est enchantée, car elle retrouvera ses camarades. Mais, moi, je l’< encaisse > mal ! Notre princesse, ma princesse quitte le nid douillet, déjà et ce n’est que le début!. Lycée, peut être université, un copain, un mariage, des enfants…. mes pensées s’égarent…. Que le temps passe vite.

    Romain n’est plus là pour les devoirs et je dois assumer Nicolas en profite bien. Mon petit Prince est parfois un petit diable.

    Mon mari ne rentre plus tout les soirs. Cela devient trop fatiguant me dit-il. Toujours sur la route, c’est dangereux aussi. Il rentre seulement le vendredi soir, avec notre fille. Il a pris un petit studio, heureusement qu’il a un bon salaire et que moi aussi j’ai de bonnes clientes. La routine s’est installée dans notre chalet. Les grandes joies sont peu nombreuses et les retrouvailles ne sont plus ce qu’elles étaient. Que s’est-il passé ? Pourquoi ?. Nous avons tout pour être heureux. Des enfants qui travaillent bien à l’école et en bonne santé, du travail, de l’argent…

    L’explosion nº8

    Dans notre chalet, il manque un peu de joie de vivre. Mon mari est souvent absent et les semaines sont longues. Quand il rentre, les fins de semaines, j’ai juste droit à un baiser rapide et les enfants accueillent leur papa à bras ouverts. Il s’inquiète des résultats de la semaine, me donne son linge sale, et va lire le journal dans le sofa, pendant que les enfants dressent la table. Romain, lui qui était si bavard et toujours à plaisanter, est peu éloquent. Il parle peu, est taciturne… Je pense qu’il est malade et ne veut rien me dire. Nos retrouvailles ne sont pas fusionnelles comme avant… avec l’âge et la routine tout change peu à peu, sournoisement. Il ne parle plus de son travail avec fougue, il donne l’impression de vivre dans un autre monde. Oui, mais lequel ? Je n’ose pas lui poser de question, c’est à lui de me parler de ses problèmes. L’ordinateur, au chalet, est son meilleur ami, il ne le quitte plus. Il ne participe plus aux balades dominicales en montagne. Il est trop fatigué..

    Alors, je m’imagine qu’il a un cancer ou autre maladie grave et qu’il ne veut pas en parler, pour ne pas troubler la vie de ses enfants et la mienne.

    Les enfants sont couchés, nous sommes au début de l’hiver. Assis devant la cheminée, nous regardons les flammes. Sauf le grésillement du feu et le tic-tac du   » coucou  » c’est le silence.

    • < Je dois te parler,

    • Dis-moi si tu es malade, car je vois bien que tu me caches quelque chose et je suis inquiète.

    • Non, je ne suis pas malade, rassure – toi

    • Un problème à ton travail ?

    • Non, non, tout va bien. Au contraire , j’ai encore une promotion et passe directeur avec une très bonne rémunération.

    • Alors, quoi ??

    • C’est difficile à dire. Tu sais que j’aime plus que tout mes enfants et que tu es une maman parfaite. Tu es aussi une bonne épouse.>

    Il est évasif et s’enferme dans ses pensées.

      < Merci, c’est gentil, mais je fais ce je pense être le meilleur pour ma famille. J’ai la chance de travailler à la maison, c ‘est aussi une chance pour nous.

        • C’est pour cette raison que j’ai attendu si longtemps pour t’en parler. Je vais te faire du mal et je n’aime pas ça. Je vais aussi décevoir mes enfants.

        • Tu as une autre femme dans ta vie ?

        • Hélas , oui. C’est surtout pour ça que je ne rentre plus la semaine . Au début, parfois, c’était pour le travail. Alors, peu à peu , cela me paraissait plus facile. Tu pensais que je travaillais et j’étais chez elle. >

    Ma gorge se serre. Les larmes montent. J’essaye de ne pas pleurer et mon corps se met à trembler. Ce n’est pas vrai !, ce n’est pas possible. Pas çà ! Pas à moi !, Mais pourquoi ??? Je fais un terrible cauchemar…. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?? –

    _ < Et moi qui pensais que tu me cachais une maladie grave !

        • Je suis désolé, vraiment, je ne sais même pas comment cela a débuté . Enfin, si…Un soir, après un repas du bureau un peu trop arrosé, je dansais avec la standardiste, et je ne sais pas comment, mais je me suis retrouvé dans son lit…. Voilà, tu sais tout, mais tu n’y es pour rien. J’ai beau réfléchir, je n’ai rien contre toi, je t’aime, mais , elle je l’aime différemment. Je l’aime et voudrais ma liberté.

    Le ciel me tombe sur la tête!. Le visage entre mes deux mains, je réfléchis… Ma vie passe en vidéo, en mode rapide, Pourquoi ?…Mais pourquoi moi ?? Surtout, ne pas pleurer.

    Dehors, il pleut et je pense à cette phrase célèbre de Verlaine, lointain souvenir du lycée,   < il pleure dans mon cœur, comme il pleut sur la ville >. Je trouve ce vers tellement de circonstance.

     


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  • Un coucher de soleil nº9

     Je suis décontenancée. La colère ne me vient même pas. Je suis là, à chercher pourquoi? Qu’est ce qu’elle a de plus que moi?.

    La soirée est avancée et je vais me coucher. Romain dort sur le canapé et devra se lever avant les enfants. Nous leur parlerons tous les deux, avec les meilleurs mots,  pour leur annoncer la nouvelle. J’ai du mal à m’endormir. Je passe et repasse ma vie comme un film déjà vu et revu. Je me cherche des tords, car, pendant plus de 14 ans de vie commune, j’ai dû faire des erreurs, personne n’est parfait. Je croyais que de vivre ensemble, nuits et jours, grâce à nos métiers respectifs était la clef du mariage réussi. Et bien, la preuve que non!. La routine, voilà ce qui a tué notre union.

    Maintenant, je dois repenser ma vie prévoir un autre emploi du temps, pour mieux m’occuper des enfants. Romain accompagnait son fils au foot et le suivait dans ses déplacements et moi j’allais avec Elodie faire le tour des régions, surtout l’été, car elle pratique la danse folklorique. Je vais devoir choisir avec qui j’irai quand le papa ne sera pas disponible. Les enfants sont presque des adultes et ils comprendront, bien sûr.

    Il faut que je me reprenne pour ne pas faire sentir aux enfants mon < mal – être >. Le divorce se fait sans problème, nous sommes d’accord sur tout. Romain me versera une pension et prendra les enfants quand il voudra.

    Notre fille est au lycée, déjà. Son frère est au collège. J’ai de nouveau du temps libre, la semaine, pour m’occuper de moi. Les week-end, je lave et repasse et

    J’ai retrouvé la joie de vivre. J’aimerai rencontrer un homme, refaire ma vie… Au marché, je regarde autour de moi, voir si quelqu’un m’attire….refais les valises des enfants. Je partage avec eux leur joie de vivre.  Elodie a un petit ami!!!. Le dimanche, nous descendons au marché, moment de pur bonheur pour moi. Cette vie grouillante et odorante me plaît toujours autant.

    Depuis quelques temps, un homme à l’air de s’intéresser à moi, mais ce n’est pas un touriste. C’est un homme du club. Il est veuf et sans enfant, un peu plus jeune que moi. Il est gentil, un peu effacé. On se connaît depuis si longtemps ! Je dois me faire des idées, à force de regarder chaque homme pour voir si, parmi eux, un seul me plairait!. Je ne pensais pas qu’il puisse < flasher > sur moi. Il s’arrange toujours pour m’aider, prévient mes gestes. Je le trouve un peu < collant ! >.

    Il me plait bien, c’est un bel homme avec de l’ éducation et du savoir vivre, je l’aime bien….. comme un ami de longue date, alors, imaginer vivre avec lui….

    Il a osé!. Il m’a invitée au restaurant pour samedi soir. J’hésite un peu, mais après tout, pourquoi pas passer un bon moment.

    Il est assis à la table du fond, dans le coin, celle qui est cachée, un peu, par des grands pots de fleurs en plastique, le coin des amoureux. A mon arrivée, il se lève, m’offre une orchidée, me débarrasse de mon sac à main et me tire la chaise pour me faire asseoir. Nous choisissons le menu. La conversation n’est pas terrible, mais le repas est succulent.

    De plus en plus nous nous retrouvons. Nous partageons repas et randonnées le plus souvent possible. J’aime bien passer du temps avec lui, mais je ne suis pas amoureuse…. Et pourtant j’attends nos rencontres avec impatience. Une autre forme d’amour, peut-être?.

    C’est la fin de l’automne, les vaches commencent à rentrer de leur longues vacances en montagne. Je suis assise sur mon banc, sur la terrasse de mon chalet. Le soleil s’est caché derrière les cimes et laisse une couleur orangéee dans le ciel. < rouge au soir, espoir > Il fera beau demain. C’est à moi de décider de mon avenir, maintenant. Une nouvelle vie va commencer pour moi. Un petit vent discret souffle sur mes épaules et je pense à Sylvain.  La nuit tombe… Mes pensées s’égarent… sera-t-il le nouvel homme de ma vie?.

    Et pourquoi pas !!!

                                                           

    FIN


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