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La fermeture de l’usine
La fermeture de l’usine
Ouf ! C’est terminé. Je laisse derrière moi mes longues et dures journées de travail. Je referme la porte du bureau avec, dans ma poche ma paye, mes congés payés et mes indemnités de licenciement. Certe, la somme est conséquente, mais qu’est-ce si l’on pense que j’ai passé plus de temps au travail qu’à la maison avec mes enfants?. Toutes ces années de labeur se résume en un chèque que je m’empresse de porter à la banque, car demain elle sera fermée. Toutes ces semaines, ces mois, ces années, fatiguée, malade, parfois avec de la fièvre, j’ai travaillé dur, debout et dans une chaleur étouffante. Je prenais des congés maladie quand les enfants étaient malade, jamais pour moi. 30 ans de bons et loyaux services et l’usine ferme. Nous sommes tous égaux devant cette fatalité. 400 personnes se retrouvent dehors. Un point final de la plus grande partie de ma vie. Le chèque ne pèse pas lourd et pourtant, il me semble que, tout à coup je porte le poids du monde sur mes épaules. C’est dur à assumer ce départ, même si ça faisait quelques mois déjà que nous négociions avec les directeurs et le patron. Une page est tournée. Je prends place derrière le volant de ma voiture et je pleure, je pleure……
Je démarre et rentre dans cet appartement que je loue en collocation avec Zoé. Je prépare le repas tandis que mon amie repasse. Il n’y a pas de grands discours, Zoé attend que je prenne la parole, elle me connaît bien. Je lui demande simplement si elle veut venir voir le film que passe le syndicat à la salle des fêtes : Germinal, d’Emile Zola. Il tombe bien ce film!. Moi, j’y vais car le débat qui va suivre après m’intéresse. Demain, j’irai au défilé.
Le film m’a bien plus. Le débat contre l’injustice et les conditions de travail dans les mines était très animé. La soirée s’est terminée avec des gâteaux et un peu d’alcool et je suis rentrée pour me coucher. Je revoie tous ces personnages du film et finis par m’endormir…
Tags : l’usine, travail, film
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