• Les vacances n°1

    Le ciel est bleu. Il fait beau et je dirai même très beau, pour cette fin de juin. Les cigales chantent. On entend, partout le gazouillis des oiseaux et en fond sonore le crissement des ailes des grillons.On sent aussi l’odeur du foin qui sèche, car, ça et là. , on peut encore voir des parcelles de pré avec des bottes. Cette fin de printemps a eu des allures d’été et les paysans en ont profité pour faire les foins avant les orages. Et comme ça, s’il pleut il y aura un bon regain.

    Il est 17h, les enfants rentrent de l école sans se presser. C’est le dernier jour d’école et, pourtant, ils en ont des choses à se dire ! Elodie, 7 ans et Aubin 6 ans sont très excités: pour eux, demain commence une grande aventure ! Ils vont partir en vacances pour la première fois ! Pensez donc, c’est toute une histoire et c’est celle que je vais vous raconter.

    Ils imaginent leurs vacances en bavardant avec leurs camarades de route, qui, eux, vont rester là.Et ça discute, on dirait les commères qui font leur marché le dimanche matin.

    Il faut dire, que, c’est vrai qu’ils ont de la chance car, quand on a une ferme, il est difficile de partir. Mais, ils ont une mamie super. Papa travaille en ville, il est vendeur dans un magasin de sport. Maman élève ses enfants et travaille à la ferme.   Il y a des poules, des canards, des oies, et des lapins. Maman travaille aussi le jardin car il en faut des légumes pour nourrir cette petite famille. Ici, on ne mange pas des pizzas et des hamburgers ! On mange sainement et le plus souvent les produits de la ferme. En hiver, maman taille la vigne dans le froid et fais brûler les sarments pour se réchauffer. Au printemps, c’est elle qui roule les jeunes sarments autour du fil de fer et qui épampre les jeunes pousses inutiles. Car, c’est un savoir que de tailler la vigne et de lui ôter les pousses indésirables si on veut de belles grappes pour les vendanges. Mais, maman fait tout ça machinalement, car depuis toute petite, elle l’a vu faire par ses grands parents et ses parents.  Papa, lui, s’occupe de tout ce qui peut se faire avec le tracteur : labourer, semer le maïs, répandre le fumier et les engrais, faucher le foin, le faire voler, pour qu’il sèche bien et le mettre en botte… Il en fait des choses papa aussi le soir et les fins de semaine, et, en automne toute la famille ramasse les noix. Mamie va chercher les champignons et ramène des châtaignes. Elle fait de la bonne confiture avec les châtaignes ! Le soir, quand tout le monde rentre du ramassage, bien fatigué, ils sont bien contents de trouver une bonne soupe à l’ail et des cèpes farcis accompagnés de bonnes pommes de terres fricassées. Comme dessert mamie fait des pommes au four, bien sucrées, avec de la gelée qui est sortie des fruits pendant la cuisson et s’est un peu caramélisée. Mamie vit avec eux, enfin,, presque.

    Son petit espace se trouve dans la cour, tout près du poulailler. C’est papa qui a arrangé un petit bout de grange pour mamie. Elle a une petite cuisine, une petite salle à manger et un encore plus petit salon. Elle a plein de livres que les enfants se font un plaisir de feuilleter et de déranger. Devant sa porte, se trouve un beau jardin de fleurs qu’elle arrose tous les soirs avec l’eau des légumes qu’elle a lavé dans la journée. Elle récupère, aussi l’eau de pluie, derrière sa maison et celle de papa et tout va dans une grande citerne où l’on mettait le fuel, avant, pour chauffer la maison.  Maintenant, papa a. fabriqué un chauffage solaire pour l’eau chaude et le chauffage aussi est solaire, avec, quand il fait gris, un petit appoint électrique. Mamie a 50 ans et est cuisinière à l’école du village. Son mari est décédé très jeune. Elle fait plein de choses mamie, les conserves des fruits et des légumes, les confitures , elle gave les canards et quatre oies et aide maman à la cuisine quand il y a beaucoup de monde: pour noël, pour les vendanges , pour la fête du village au mois d’août, car toute la famille vient pour la fête votive depuis le fin fond du lot. C’est une occasion de revoir tout le monde et de connaître les bébés qui sont nés dans l’ année. Et, l’après-midi, tout ce petit monde va sur les manèges pendant que les hommes vont jouer aux quilles, et les autres vont danser sur la route au son de l’ accordéon et de la trompette. L’orchestre est juché sur une estrade. C’est papa qui a prêté sa charrette et les jeunes du village l’ont cachée avec des fougères et des genêts.  

    Ils sont là, sur la route, traînant leur cartable trop lourd, remplis de leurs vieux cahiers de l’année. Ils s’arrêtent à l’ombre d’un cerisier tardif. Un petit camarade, Franck, plus âgé qu’eux, et surtout plus grand, attrape une belle branche, bien garnie de cerises bien mûres et bien noires. Les voilà tout barbouillé de rouge foncé, les mains toutes collantes qui s’essuient sur le panta-court et sur le maillot de corps. C’est maman qui va faire une drôle de tête quand ils vont rentrer ! Maman ? Mais , zut, il faut rentrer très vite car elle va s’inquiéter. Alors, ils pressent le pas, tandis que Franck prend le petit chemin de droite.   Ils se disent au revoir et nos deux amis promettent de lui envoyer une carte postale.

    Maman s’est fâchée pour la forme, bien sûr. Car, qu’ils sont beaux, ses petits tout barbouillés, de vrais sacripants ! (Ajouter dans votre dictionnaire). Mais le cœur n’est pas aux réprimandes, elle doit vérifier chaque valise, consciencieusement, pour ne rien oublier. Il en faut du linge pour tout ce monde, car on ne sait jamais, la montagne est très capricieuse. IL peut faire froid après un orage, et, assez rarement, même neiger en juillet. Pour la nourriture, elle a tout préparé : des pommes de terre, des carottes, des choux, des poireaux, quelques conserves de cèpes avec les œufs, et quelques viandes rôties aussi, en bocaux : vous connaissez bien la meilleure, ce petit rôti de porc cuit dans le bocal avec du sel, du poivre, et …. De l’ail.  Vous sentez son odeur quand on l’ouvre ? Hum !!!!Elle n’oublie pas le poulet grillé à petit morceaux et bien aillé, le civet de lapin et divers pâtés. Le budget est un peu serré, alors on prévoit.

    Dans un carton, se trouvent les chaussures neuves de marche que papa a acheté en solde ainsi que quatre sacs à dos, avec, à l’intérieur, un paquet de mouchoirs jetables, un opinel, une petite gourde, une casquette, et des barres de céréales. Et oui, ils s’en vont à la montagne ! Et pas n’importe quelle montagne, ……mais oui, bien sûr, ce sont les Pyrénées ! Ces fameuses grandes montagnes qui gardent plus longtemps la neige que le massif central.

    -Dis, maman, il y aura encore de la neige ? demande Elodie.

    -Non ma fille, sans doute qu’elle aura fondue, mais il devrait en rester un peu sur quelques sommets ou dans quelques trous à l’abri du soleil, c’est-à-dire au nord.

    Et de poser des centaines de questions qui finissent par agacer maman. Ils tournent et retournent, et vont dans tous les sens et partout, d’un carton à un autre : ils n’en finissent pas de s’exciter.

    Maman leur dit d’aller se laver les mains pour aller à table, mamie va s’occuper d’eux tandis que maman termine et que papa charge la remorque.

    -Chérie, tu n’as pas oublié les cartes d’identités, ni les cartes de train au cas où nous aurions un problème ? Prends le chéquier aussi et fais bien attention au sac où est placé l’argent liquide, nous irons l’échanger lundi, pour les transformer en pesetas, à la banque.  

    Donc, ils partent en vacances, à la montagne, dans les Pyrénées, et en Andorre.. C’est un tout petit pays où l’on parle le catalan, il est caché entre la France et l’Espagne.

    Nos deux enfants vont se coucher, mais ils vont avoir bien du mal à s’endormir ! Et pourtant, il va falloir se lever tôt. Demain, à quatre heures du matin, le réveil va sonner avant le coq de mamie. Il fera à peine jour quand ils partiront pour la grande aventure. Il faut compter sept heures de route, avec un arrêt pour manger un peu.  Il faudrait y arriver pour les treize heures ; car le temps de trouver la petite maison qu’ils ont louée, dans laquelle ils vont rencontrer une famille d’accueil, sera vite passé. Cela se pratique beaucoup cette façon de louer quelques pièces chez l’habitant et c’est fort agréable de rencontrer des personnes d’un autre pays.

    Ensuite, il faudra tout déballer et tout ranger et préparer le repas: la journée sera bien avancée.

    Pour la première fois, ils vont quitter leur village natal, Nespoul, pas loin de Brive la Gaillarde. Ils habitent au Breuil et leur ferme est entourée de champs de maïs, de grands prés où paissent les vaches limousines et de grandes étendues de noyers. C’est là que, à l’automne, ils vont cueillir les petits champignons cousins des champignons de Paris, les rosés.

     Bien sûr, ils sont déjà allés à Tulle, Brive, Limoges Cahors et même une fois, ils sont allés jusqu’à Toulouse. Papa voulait visiter une foire exposition de tracteur ; des tracteurs énormes et tout rouges! Tout ce petit monde était rentré le soir même, mais demain ce sera différent !

    Il fait encore nuit. Pourtant Elodie est déjà réveillée. Elle se frotte les yeux, baille et, tout à coup, saute du lit, comme une furie ! Elle vient de se souvenir à l’instant que c’est aujourd’hui le grand départ. Doucement elle s’approche du lit de son frère qui dort encore. Elle le secoue légèrement, petit peu par petit peu et lui susurre à l’oreille : « – Aubin, réveille toi, je crois que maman ne s’est pas levée ! »

    Mais, maman et papa sont debout depuis longtemps. Mamie a mis cuire le chocolat qui sera tout chaud et onctueux. Maman vérifie que sa maison soit bien rangée avant de partir.

    Aubin s’étire, regarde sa sœur, se gratte l’oreille, cligne des yeux et après une seconde d’hésitation, jette les couvertures au fond du lit. Pour aller à l’école, le réveil est plus difficile. Maman doit venir plusieurs fois le secouer !  

    «-Ecoute ! dit Elodie, je crois entendre du bruit, on va voir ? »

    Ils se dirigent dans la cuisine à pas de sioux, et se glissent à l’intérieur comme des voleurs. Mais maman à l’oreille fine !

    -« Bonjour mes enfants. Déjà debout ? »

    -« Bonjour maman »  

    -« Hum, que ça sent bon ! » dit Aubin.

    En effet, le chocolat est en train de mijoter sur le coin de la cuisinière à bois et diffuse son arôme partout dans la cuisine.

    -« A table, garnements, je fais griller vos tartines »

    Les enfants s’installent rapidement et déplient leur serviette. Aubin, s’écarte un peu, tandis que maman verse le chocolat fumant dans son bol. Pour une fois il ne faut pas se fâcher pour qu’il avale ses tartines. La confiture de fraise maison est délicieuse et le beurre que la voisine leur donne chaque semaine est bien le meilleur.

    Maman a prépare les vêtements pour la route et ils vont faire leur toilette. Ah, ils n’ont pas mis longtemps pour se préparer !

    Maman finit la vaisselle et les enfants vont faire leur lit. Ils prennent un jeu de cartes, des voitures, une poupée et des livres pour passer le temps dans la voiture.-« Aller, tout le monde en voiture « dit papa ! IL est temps de fermer la porte et de faire pleins de bisous à mamie. Papa referme le capot de la voiture, ce sont les dernières vérifications, avant le départ.

    Après de nombreuses recommandations à mamie, maman s’assoit.

    -« Prêt ? » demande papa,

    -« C’est bon ! » dit maman.

    Papa tourne la clef de contact, la voiture démarre dans le petit matin, les voilà partis. Ils font un dernier signe de la main à mamie, papa fait une manoeuvre, ils sont sur la route.  

    C’a y est les vacances commencent: une grande aventure!.

     

    « Sur la route des vacances (2)Le retour (10) »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :