• Son aveu

      C’est une grande pièce, avec, au fond, le lit, la table de nuit et l’armoire, sans glace. Sous l’escalier qui mène au grenier, bien rangés sur des planches en étagères, des livres, beaucoup de livres…… et pas de télévision. Un vieux transistor est sur la table de nuit, mais il doit acheter des piles quand il ira en ville. Ici, pas d’électricité, pas de téléphone. Rien, rien que des livres. Je savoure mon café et une question s’échappe malgré moi:

    -Je peux regarder?

    -Bien sûr, moi je ne les touche même pas. Pensez-vous, je ne sais même pas lire. Ils étaient à ma mère.

    – C’est dommage, vous avez de quoi passer de belles journées d’hiver, au soleil, sur votre banc.

    -J’aimerais bien savoir lire, mais il est trop tard pour apprendre!!

    Je trouve un livre sur les champignons, un sur les légumes, un autre sur les animaux, ceux-là sont à portée de main.

    -Mais ces quelques livres sur le devant , vous les feuilletez souvent, non?

     -Oui, dit-il, je reconnais les images, donc, je sais que, par exemple, c’est une chèvre et donc dessous c’est écrit : chèvre.  Je sais même l’écrire exactement pareil, en grande lettre, mais je ne connais pas les lettres. Voyez là,  c’est coq, parce que je sais comment est un coq et dessous le mot je peux vous l’écrire. Je m’amuse parfois l’hiver à imaginer que je sais lire. Je prends une bande dessinée et je me raconte l’histoire, vraie ou fausse c’est mon interprétation.

    Je suis sidérée!  Sa mère savait lire et lui non. De plus il a osé me dire qu ‘il ne savait pas lire. Il faut du courage ou beaucoup de désespoir pour l’avouer à une inconnue. Il lit quelques mots, sans savoir lire, par simple déduction: Je lui ai écrit : marmotte, mais il ne sait pas le lire, il ne connaît pas l’écriture attachée. Nous parlons beaucoup, nous faisons connaissance, mais, moi, ce bonhomme de montagne, je l’aime bien. Je me sens à l’aise chez lui et avec lui. Le moment de se quitter ne va pas tarder, j’ai plus d’une heure de marche et ensuite une demie heure de voiture pour rentrer chez moi. De fil en aiguille, j ‘apprends qu’il s’appelle Antonin et moi je lui dit que je me prénomme Marie-Claude. Tout à coup, sans réfléchir (comme toujours) je lui demande si ça l’intéresse d’apprendre à lire.

    – Bien sûr dit-il et comment  est ce possible?

    -Je vous propose d’essayer. Si je peux , je reviendrais la semaine prochaine.

    -Je ne veux pas vous déranger, Marie-Claude.

    -Non, au contraire , je serais très heureuse de vous faire profiter d’un peu de mon savoir. et, par la même occasion, je profiterais de cette nature sauvage qui me plaît tant. Ici, c’est calme et Prince peut gambader et jouer avec Bergère. Donc, je viendrais la semaine prochaine.

    Il me propose de venir toute la fin de semaine: Je lui réponds que je ne sais pas, Les adieux faits , avec un gros  bisou barbu, je prends mon sac à dos et mon chemin à l’envers.

     


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  • L’apprentissage

    Nous sommes déjà en juillet. Toutes les fins de semaine se passent surtout en cours de lecture. Je lui fais apprendre par les yeux, la photo, le mot global. Puis à partir des sons qu’il connaît dans ses mots à lui, je lui en fait connaître d’autres et, au fur à mesure, sans que ce soit trop dur pour lui, à chaque occasion et à chaque moment de la journée.  Nos cours écrits se passent toujours avec un café ou une tisane d’herbes, avec « des petits bruns « . Il m’apprend à connaître les plantes sauvages : moi aussi je suis à l’école. Avec du plantain écrasé et mélangé avec de la menthe, on arrête les démangeaisons de l’ortie (c’est vrai). Le pissenlit est le meilleur ami de l’homme. Il se mange cru, cuit, les bourgeons se mangent grillés et en omelette, on peut les préparer  pour remplacer des câpres et les fleurs font de délicieuses confitures.  Ils sont bons pour le foie….. et plus encore. Nous faisons des échanges de connaissances et chaque fois que je repars dans ma vallée je suis plus riche d’ un savoir ancien. Maintenant, nous mangeons ensemble le midi. Je monte toujours avec des courses utiles. Il fait d’énormes progrès. Je dors, en haut, au grenier, sur un matelas posé sur le foin.  J’adore cette odeur d’herbes sèches, mais, le problème c’est que je me débrouille toujours par me retrouver avec du foin dans les cheveux. Prince dors avec moi, et, au cas où il y aurait une souris, je sais qu ‘il l’attrapera. Je passe du temps dans ses bouquins. J ‘en emporte toujours un chez moi que j’échange chaque semaine. Tout en haut, se trouve un dictionnaire. Je monte sur une chaise pour le regarder. Il est en parfait état, vu son âge. Je le feuillette un peu, les quelques images sont en noir et blanc.

    -Il vous plaît ? me demande Antonin

    -Oui, bien sûr

    -Je vous le donne

    -Ah, oui, merci, je suis très contente et j’en prendrai soin.

    Il est très vieux, mais j’aime les livres, moi même, j’ai une bibliothèque de plus de 600 livres (c’est vrai).

    Le mois d’août est déjà là. Je suis en vacances et mon papy me dit,

    – Vous allez partir à la mer, comme tout le monde !

    – Non, la mer je n’aime pas vraiment, j’ai toujours aimé la montagne. J’aimerai venir ici et installer ma toile de tente.

    Il n’est pas d’accord et préfère que je continue de dormir au grenier. Mais là-haut il y fait chaud et, dans ma toile,  je me sentirai davantage en vacances. J’accepte de descendre le matelas, le laisse dehors prendre le soleil et le soir, je le rentre dans ma petite toile de tente, genre igloo, de justesse. je n’ai pas besoin de drap, j’ai mon sac de couchage. Il n’y a pas de douche, alors tout les soirs , il fait chauffer de l’eau au cantou, dans un « toupi » tout noir, suspendu à la crémaillère. Un jour , je lui ai apporté du plat de côte de boeuf et il a fait cuire le pot au feu dans cette marmite. Il a cuit plus de 4h, et je n ‘ai jamais rien mangé d’aussi bon. Quelle odeur!! Quelle saveur! un vrai régal.

     Les journées s’organisent. Le matin et le soir c’est la traite. Au milieu de la prairie, il s’installe sur un seau renversé pour traire les vaches. La Blanche et la Marguerite se laissent bien faire, mais la Finaude, elle, n’est pas fine!!. Elle trouve toujours moyen de balayer avec sa queue et de mettre des coups de sabots sur le sol. Moi,  sur son tabouret à trois pieds je trais ses chèvres. Le bruit régulier du lait qui coule dans le seau en fer blanc m’enchante, au fur et à mesure que le seau se remplit, la musique change. J’aime cette campagne, tout ces bruits, si  différents de la vallée.  Je vis un rêve !

    Il fait ses fromages: du moelleux…  et jusqu’à du fromage très sec . Il s’en sert pour mettre dans les pâtes, il le gratte avec son opinel.  Il fabrique son beurre et parfois on garde la crème fraîche, que l’on tartine généreusement sur le pain ou les biscottes. Rien à voir avec nos crèmes fraîches des boutiques. Tous les matins, nous buvons le petit lait, qui, parait-il est bon pour le foie. L’excédent de lait sert à nourrir les chiens et la chatte, les poules et les lapins. Il fait aussi des tous petits fromages de chèvres, demi-sec et avec de la crème, bien savoureuse,  entre  la croûte et le coeur. Hum! quelle odeur! et que c’est bon!. Souvent, quand il est seul, il mange du fromage midi et soir et ne mange pas de viande. Quand il m’a fait visiter sa cave, je n’y croyais pas. Par une trappe, sous le plancher de la pièce à vivre, nous sommes descendus.

     Creusée entre les rochers et la terre, se trouve  une petite cave, où l’on est obligé de marcher courbés. Tant bien que mal, il a positionné quelques étagères en bois sur lesquelles sèchent des fromages, du plus frais au plus secs, d’un côté, ceux des vaches, carrés et de l’autre ceux des chèvres, tout ronds et plats. Dans une terrine  en grès marron, le lait du jour caille et dans la grise, plus petite, c’est le lait de chèvre. IL ne fait ni chaud , ni froid, une petite odeur de terre et de fromage parfume la pièce. Je ne vois pas passer les jours, nous sommes toujours occupés et, quand vient le soir, une tisane à la main, sur son banc de bois, on ne parle pas: on contemple le ciel, les étoiles, les gros nuages blancs, parfois. On écoute le silence, les marmottes qui sifflent, les grillons qui « chantent », les oiseaux qui se retrouvent sur la branche d’un sapin et qui se racontent leur journée, le tintement  des grosses cloches des vaches, le bruit sourd de la cascade et, le petit vent frisquet qui se lève.  Dans le petit arbre à côté de nous, un sureau, les abeilles et bourdons s’activent. Je vais me coucher, avec, comme berceuse bien agréable, pour  moi, le son des cloches qui  s’activent parfois, et puis, comme  mes amies les vaches me respectent (pourquoi pas??) le bruit se fait de plus en plus lointain et, sans m’en rendre compte, c’est déjà le petit matin.

     


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  •  Il est 5h30. Le coq chante. Le soleil reste caché derrière les montagnes, mais il fait jour. Les vaches se sont rapprochées du jardin. J’enfile mon jogging et mes chaussures de sport et me dirige vers la cuisine. Antonin est debout près de la cheminée. L’eau pour le café est entrain de bouillir et l’omelette est prête. Je le salue et échange deux mots et mets le couvert. Je  taille deux grosses tranches de pain. Je dépose le beurre et la confiture sur la  table. Mon ami fait « passer » le café tandis que le lait,  dans un récipient à haut bord, chauffe près des braises. Il apporte la poêle sur la table et nous mangeons en silence. Prince et Bergère se partagent un morceau de pain qui a dégraissé la poêle. Le petit déjeuner est copieux , car il faut attendre 13h ou plus pour le repas de midi.

     La table est rangée et je me dirige vers l’abreuvoir des animaux à côté de la cascade. A l’aide de mes deux mains je récupère l’eau froide et me la jette sur le visage, ensuite je frotte bien et me voilà prête pour la traite.  Il parait que c’est bon pour  la peau. Rien de tel pour me réveiller!!!.  Une fois la traite terminée, on met la présure dans le lait de chèvre. Les chiens ont une gamelle de lait de vache tout chaud.  Aujourd’hui, je vais faire une crème aux oeufs et le reste sera pour la crème fraîche. Je donne le grain aux poules et aux lapins et je dispose de tout mon temps jusqu’au repas.  Les matinées sont à peu près pareilles chaque jour. Mon travail terminé je pars en ballade dans la montagne et reviens souvent avec des cèpes, des girolles ou des catalans. J’ai cueillis des framboises et des myrtilles et en ai fait de bonnes confitures. L’après midi,  après la sieste, c’est école sous le vieux sapin tordu. Il s’applique et apprend un peu plus chaque jour. Notre café du goûter est maintenant accompagné de tartines de beurre et de confiture maison.

    Les vacances se terminent avec le mois d’août, hélas!!!. Je le remercie chaleureusement pour ces belles journées passées ensemble. Je plie ma toile de tente. je remonte le matelas au grenier et ajuste mon sac à dos. La séparation est difficile, mais je reviendrais tout les quinze jours avec des provisions utiles, tel le sucre, l’huile, le café, le pain… Je me retourne encore une fois, lui fais un dernier signe de la main et me voilà happée par la forêt. Prince gambade joyeusement devant moi. déjà  j’aperçois la voiture. J’ouvre le coffre, range mon sac et je démarre direction la ville.

    C’est plutôt un village, mais pour moi ça veut dire une autre vie, avec  les problèmes de tout les jours liés à la vie de consommation . Je  m’arrete faire quelques courses et nous rentrons chez nous. j’allume la télévision et  m’assoie  dans le sofa et je pense…

     Aujourd’hui, il ne pleut plus. Alors je vais voir mon grand père. A la sortie du bois, je siffle Bergère; elle  court comme une folle vers nous. Je suis reçue comme une reine,  Antonin  m’a préparé une poule à la soupe, avec une bonne salade, et comme dessert une omelette sucrée flambée au rhum.. Il ne fait pas sa sieste parce que les champignons sont sortis après cet épisode de pluie. Je reviens chez moi avec des conserves de cèpes noirs à préparer.

     


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  • Une mauvaise surprise

    L´hiver s’est installé et avec lui la neige. Je pense souvent au vieux monsieur tout seul dans le froid et dans la neige, mais je ne peux plus monter chez lui pour le moment. Début avril la neige a bien fondue. Je tente une ascension avec deux bâtons et des courses. Je trouve mon papi bien fatigué. Il tousse. Sa réserve de sirop de sureau est épuisée  et il tousse toujours. La semaine suivante je lui apporte du sirop et des aspirines, il ne va guère mieux. Je lui rentre le plus possible de bois et m ‘en vais dans mon confort douillet, un peu honteuse de mon bien être. Mais c’est sa  vie, il l’a choisie. La semaine suivante un épisode neigeux m’a cloué chez moi  et j ai dû attendre trois longues semaines avant de tenter de  revenir dans la montagne.

    A l’orée du bois, comme à chaque fois, je siffle Bergère, mais elle ne vient pas. Les vaches meuglent . La porte est fermée et il n  ‘y a pas de fumée  qui sort de la cheminée. Mon coeur bat soudainement très fort dans ma poitrine. J’ouvre la porte. Il dort avec la chienne et Moussette. Mais Bergere me regarde et ne descend pas me faire la fête. Je m’approche du lit et…non!, Non, c’est pas vrai, c’est pas possible. il est mort??  Il est mort!!!, c’est une évidence. Je me sens perdue, caresse le chien, la chatte, leur donne des restes à manger et un peu de lait. Dehors les vaches crient leur douleur, les tétines leur pèsent et leur font mal. Je dois les traire.  Je décide d’appeler la gendarmerie pour savoir quoi faire. Ils vont venir en hélico avec un docteur et des brancards. En attendant je donne du grain aux poules, aux lapins et vais traire les  vaches, laissant couler le lait dans le prés. J’en garde un peu pour Prince et ses amis. 

     L’espace est assez grand pour que l’hélicoptère se pose. Le docteur et les gendarmes en descendent et deux autres personnes déplient un brancard. Le docteur constate la mort. Les gendarmes me posent un tas de questions. Où est sa famille, s’il connaît d’autres personnes, s’il était malade… la police quoi! avec ses questions.  Je leur demande de s’occuper de trouver quelqu’un pour les animaux. Je veux bien prendre quelques jours la chienne et adopter la chatte, mais  les vaches et les chèvres avec leurs petits de trois mois que  vont ils devenir? Je ne dois pas me faire du soucis, Ils vont trouver une solution. Antonin part en direction de l’hôpital, c’est son baptême de l’air, hélas il n’en profite pas. Les gendarmes m’ont dit de prendre ce que je voulais. Alors je fais du feu et tue deux poules et un lapin, quelques courses qui restent et je descend s dans ma vallée le coeur bien triste.

    S’il avait eu un téléphone portable , il aurait pu se faire soigner. Mais il n’en voulait pas. N’empêche que je me sens coupable et pour une fois dans ma vie, je maudis la neige, cette neige que j’aime tant , mais qui ne m’a pas permis d’aller rendre visite à mon ami. Je suis tellement dans mes pensées que je suis arrivée à la voiture sans me rendre compte.

    Le maire et deux autres personnes l’ont accompagné dans son  dernier refuge. Tout c’est passé en silence et  un homme m’interpelle pour me dire que c’est lui qui a gardé les animaux et que c’est avec plaisir qu’il prendrait la chienne. Je  l’invite à me suivre et il s’en va avec Bergère qui va revoir ses amies. Je serai la bienvenue chez lui. Oui, mais, pour moi, c’est différent. Ces quelques mois passés avec Antonin, je les ai vécu à cent pour cent. Rien jamais ne sera pareil.  Il n’y a plus personne qui vit dans la montagne comme lui .  Je mesure la chance et le bonheur que j’ai eu de le rencontrer. Grâce à lui , j’ai pu profiter des plus belles vacances de ma vie, des merveilleuses journées à l’air pur avec comme seule radio, le chant des oiseaux et le bruit des animaux de la ferme,  et avec le tintement des cloches,  le soir comme  berceuse….

    Sur le haut d’une étagère de ma  bibliothèque, trône un vieux dictionnaire!

     
     

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  • Bonjour  tous ! c’est moi,Prince qui vous parle. Comme tout le monde sait ,ma maîtresse, c’est Marmota.  J’ai pas mal bougé avec elle .premieres neiges 092

    Souvenez-vous. Un jour nous sommes partis , la voiture pleine à ras bord, pour son fameux pays de montagne : Andorre. là, il a fallu apprendre l’espagnol !enfin, le plus usuel pour moi. Ce fut assez facile. Nous avons fait de nouveaux amis aussi.  tout les soirs  ,on allait au bar, chez A……… à Anios.  Là ,j avais des caresses de Jean, de Nafei et d’autres personnes. Pendant ce temps ma patronne buvait une camomille souvent offerte par Nafei. Ces deux là se regardaient sans arrêt, mais rien ! Il a fallu longtemps pour que ça bouge et, enfin, un soir, à la sortie du  bar : un baiser. Ensuite ,il venait nous voir souvent  tard dans la nuit. IL faisait à manger  et , passait un moment avec nous et repartait chez lui.

    Un jour, Theresa, nous a amené un bébé chat, tout noir, Fripon. J ‘ai du m’occuper de lui et me suis retrouvé Maman chien pour chat ! Ma maîtresse a déménagé pour Arans, près de son travail. C’est un Photomarie claude 031matin qu’un vilain chien bien gros et méchant , m’a tué mon fripon. Je l’ai léché des heures, mais il était bel et bien mort. Je fus très triste et j ‘avais perdu l’appétit. Maman me donnait, une par une des croquettes. Je mangeait pour lui faire plaisir. Au bout de quinze jours elle a décidé de prendre un autre chat  Minou.rando avec minou 016rando avec minou 004 Mais il était déjà bien gros et adulte et n’aimait pas jouer . Alors , elle trouva près de l’hôpital un petit chat sauvage tout gris, Fripon, aussi.  Je me suis senti revivre. Je suis redevenu Maman chien pour chat.  Nous faisions de grandes randonnées dans les montagnes . Nous sommes allés , en Espagne, le lac de Maurici ,  les Aigues Tortes… Nous avons campé là-bas. Nous avons vu la mer aussi.

    Maman a offert une petite chienne à son amoureux, pour noël, Xulla. Et puis Fripon est mort, lui aussi, empoisonné. IL a beaucoup souffert. Un jour, une amie nous a donné Micha, une gentille minetteP1020245.

    Nous avons fait des randos avec Minou et Xulla, que de bons souvenirs.

    Et puis, de nouveau maman refait les cartons et nous voilà à Mérens.  Minou et Xulla restent avec papa et Micha et moi vivons avec maman.

    De nouveau, noumon jardin et le lac du comte 177s faisons de belles balades. P1020258DSCN4011Nous avons dormi en refuge, parmi les chevaux.  La belle vie quoi !rando  GR 10 DE Merens au Pont de Pierre 019

    Depuis quelques temps, j’ai une grosseur à la bouche et maman m’amène chez la véto . Je dois rester sur place et maman repart seule. Le lendemain, opéré, je retrouve ma Micha. Mais la grosseur revient et de nouveau, nous allons au Pas de la Case. La véto me donne un traitement d’un mois et dit à maman que l on ne peut plus opérer. j’ai fait le traitement. Mais la grosseur devient de plus en plus grosse. Pendant cette période, Nafei nous a ramené un chaton noir et blanc, Wappie, une minette. Tout de suite je l’ai adoptée. Mais , avec mon problème de grosseur à la bouche, j’avais du mal a la balader et la monter sur le canapé. Je l’ai protégé et caliné beaucoup. Elle a dormi dans mes pattes aussi . Mais voilà, il va me falloir laisser tout ça de côté. Je dois retourner chez la véto. Journée difficile pour maman. C’est mon dernier voyage au Pas de la Case, avec la neige que j’adore.

    Oui, mon dernier voyage au Paradis des chiens. J’ai bien vécu. Papa et maman m’ont donné beaucoup d’amour. Pendant un mois, Marmota me donnait à manger petit bout par petit bout. Elle savait que je devais partir, mais elle s’est bien occupé de moi.la neige aux portes de Mérens, le 9 decembre2014 051

    Sur la table , elle me caressait gentiment en attendant que je m’endorme et ……..la dernière piqûre. Je vais retrouver mes Fripons. Maman ne soit pas triste, je t’aime et vais vivre une autre vie, avec mes amis les animaux , au ciel.

    C’est mon dernier grand voyage.

    Je vous serre la patte à tous……..Je dors.

    Adieu , mon Prince, nous avons bien vécu : je t’aime, tu es dans  mon coeur.

    P1020007

     


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  • Je m’appelle Prince ; je suis un petit caniche de 2ans ½ tout noir et avec sa queue (c’est la nouvelle mode, on ne la coupe plus!).
    Ma vie a bien changé depuis bientôt un an….J’étais bien à la campagne. Moi ! J’avais plein d’amis : Pauline, une berger allemand et Mickey une petite caniche d’un an plus vieille que moi qui est morte maintenant. Pour courir et m’amuser il y avait 4 chats : Gitane, Câline, Framboise et Gribouille. Et voilà que ma maîtresse me fait faire pleins de piqûres. Un jour elle remplit la voiture de cartons et de valises, tout est bien pleins et je dois me trouver une place là- dedans. On est parti à plusieurs milliers de pattes de la Corrèze : -« pensez donc, on a même franchi la frontière » !!!
    Me voilà donc en Andorre. Parait que c’était son rêve, mais moi, je n’ai plus d’amis. Je suis toujours dedans ou presque.
    Heureusement que ma maîtresse part souvent en randonnées pour la journée et elle m’emmène .J’ai fait 3 randos en Espagne, mais en laisse et en haut elle m’a détaché (faut pas le dire). Alors j’ai pu gambader et boire dans les torrents de l’eau bien fraîche. Celle que je préfère c’est celle des Pessons où nous sommes allés souvent .Il y a beaucoup de petits oiseaux sur l’herbe et je leur cours après, mais ils partent plus loin encore et  encore…A force, c’est lassant, alors, je vais voir les vaches, mais elles font du bruit avec leur grosse cloche. Ma maîtresse, elle, elle aime ça !.
    Et puis, un jour, j’ai couru très vite après un drôle d’animal tout marron qui sifflait bizarrement. Je me suis fait gronder très fort et l’on m’a remis ma laisse. Il parait que c’était une marmotte ! Depuis quand nous sommes en haut elle m’attache et en profite pour faire des photos. Ces petits animaux sont marrants; ils rentrent dans la terre et en ressortent tout doucement; ils prennent leur temps. Les autres courent comme des fous et jouent à Chat perché.
    Puis, un jour la sonnette de la porte d’entrée retentit, maman la fait rentrer et je vois qu’elle tient quelque chose de tout petit dans sa main. Maman la prend dans sa main et me dit-« tiens, c’est pour toi Prince : un bébé chat, il s’appelle Fripon. Il est tout noir lui aussi comme toi. Fais bien attention à lui, il est tout petit.» Tu parles, un mois et demi : un vrai bébé!.
    Maintenant, je ne suis plus seul. J’ai un ami qui m’occupe beaucoup. Il faut que je le lave, que je le pousse du museau pour le faire aller où je veux. Je dois lui chercher les puces (il n’en a pas, mais on sait jamais !) Il faut lui laver le derrière et chaque fois qu’il mange je mange aussi. J’ai été malade il n’y a pas longtemps (3 jours de clinique) alors je dois reprendre du poids. Je lui apprends la bagarre, mais ça énerve maman, car il crie tout le temps pour faire croire que je lui fais mal. Et comme c’est le plus petit, elle le défend et me gronde. C’est trop injuste!.
    Quand je sors pour aller aux toilettes, ma maman le tient en laisse sur le parking, mais moi, je le prends par la peau du dos et le lâche dans l’herbe. C’est là qu’il faut faire pipi. Mais il préfère sa litière. Le soir, il dort dans mes pattes. Quand ma maîtresse va se coucher, nous la suivons et Fripon miaule pour rentrer dans le lit avec moi. Il y fait si chaud et le voilà de nouveau avec ses éternels « ron- ron » qui m’empêchent de dormir. Finalement, je ne suis pas si mal que ça. Je commence à bien me plaire dans ce pays, tout comme maman, qui s’éclate le soir avec ses amis. Il y a une petite fille qui vient me voir et aussi un petit garçon et dans le village, il y a Choupette la petite chienne de l’hôtel mais elle n’aime pas jouer. Je comprends même l’espagnol ! « -no au lieu de non » c’est vraiment facile, et j’ai plein de caresses de gens que je ne connais pas. Bientôt, il va neiger et la neige, j’adore ça. J’adore y courir dedans et aussi la croquer et avaler les flocons. Je faisais déjà ça en Corrèze. Je vous enverrai des photos. Pour le moment Fripon m’attend pour jouer alors je vous tends la patte et vous dit à bientôt.

    Prince

    J’ai écris ces lignes il y a longtemps, mais depuis….

    Je viens ici annoncer que Fripon le chat de marmota est parti rejoindre les anges . . .Il était si mignon, dormait avec maman, il s’était habitué à son compagnon et au nouvel appartement. Ce matin il est sorti pour ses petits besoins, et je elle l’a appelé 2 fois . . . Il n’est pas venu. Prince ne cesse de lécher ce pauvre petit chat, peut être espère-t-il le soigner ? Voilà les dernières nouvelles de marmota, Fripon n’est plus, elle a beaucoup pleuré.

     


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  • Dernier dimanche d’octobre. Il fait beau temps, le soleil un peu pâle, mais c’est la saison. Nous nous sommes levés tôt car aujourd’hui nous partons pour La-Fageole, chouette ! chez Mémé on va bien manger !!!. 

    Mais zut, c’est pour ramasser les châtaignes, c’est la première fois que je vais faire ce travail. Nous arrivons à neuf heures. Mémé a déjà préparé le casse-croûte avec du jambon, du pâté maison et aussi le la ‘‘caillade’’, humm, j’adore ça. Les grands boivent le café, cependant Mémé a farci la poule et la fait disparaître dans la grande marmite de soupe qui bout déjà.

    Pépé sort les vaches et attèle l’âne Bourguiba. Papa prépare des pinces en bois très souples qui vont servir à retirer les châtaignes de leurs bogues, ces pinces ont été fabriquées par Pépé au printemps dernier. Il a choisi de belles branches de châtaignier, d’environ 6 à 8 cm de diamètre, il les a coupées à 80cm de longueur et dans l’épaisseur, il a supprimé presque la moitié. Cette grosse moitié restante, il l’a pliée en deux et a attaché les extrémités. Le bois en séchant prend une forme courbée, il ne reste plus qu’à lisser et tailler les pointes.

    Papa Pépé et Simon descendent sous les châtaigniers et commencent à travailler. Les enfants et les femmes restent pour préparer le repas, Simon serait bien resté avec nous mais Pépé s’est fâché !.

    A midi et demi, Adrienne arrive avec ‘‘le Guynou’’, son fils, ils sont entourés de paniers. Tatie-Jeannine, Guy, Christian et moi allons chercher les hommes pour le déjeuner. Comme ça sent bon chez Mémé : la poule a cuit doucement au ‘‘cantou’’ et le vermicelle enfermé dans une boule en alu, a cuit dans le bouillon (délicieux) puis vient une salade de tomates avec œufs durs. La poule servie avec des cornichons, de la moutarde et du gros sel, vient ensuite un canard cuit en petits morceaux dans une sauce tomate accompagnée de cèpes, pommes de terre et oignons. C’était succulent, il ne reste que peu de place pour le fromage sec et les caillades mais on fait encore un petit effort pour faire honneur au gâteau aux pommes appelé ‘‘l’anguille’’, copieusement arrosée de marc, cuite dans la tourtière sous la braise.

    Après une rapide une remise en ordre de la cuisine, tout le monde descend travailler, hommes femmes et enfants, tous un peu trop gonflé pour se plier… C’est vraiment très bizarre de ramasser les châtaignes, je n’arrête pas de me piquer les mains et les pieds, de plus le panier ne se remplit pas vite. Mes sœurs, jugées trop jeunes pour travailler, s’amusent sur un vieil arbre à faire du cheval, tandis que Bourguiba, sans doute dérangé dans sa quête de nourriture, se met à braire en les regardant. 

    Tout le monde papote en travaillant, les garçons, Jojo et Christian, ont rejoins mes sœurs et ça commence à crier, maman se fâche mais personne n’écoute, il faut l’intervention musclée de Papa pour y mettre de l’ordre. Ouf, c’est plus calme.

    J’ai soudain un besoin pressent et demande à Jeannine de me suivre dans le bois, un peu plus loin, histoire de bavarder un peu. Mais voilà ! c’est plus fort que moi, je jette un œil sur le coté et que vois-je ? un cèpe, deux, trois… C’est sûr, je ne vais pas retourner aux châtaignes, j’ai la meilleure des excuses.

    Tatie va chercher un panier et revient avec Guy. Nous remplissons rapidement le panier et profitons de notre escapade pour jouer à cache-cache dans un bosquet de jeunes pins touffus. Nous rentrons à la maison, mémé insiste pour nous donner un petit goûter que nous allons manger sous la sapinette à coté du hangar. Simon, qui a réussi à s’échapper, vient nous rejoindre et nous allons jouer dans sa ‘‘voiture’’. Une drôle de voiture qu’il a construite lui-même avec toutes sortes d’objets hétéroclites. Nous jouons à l’épicière (avec chauffeur), la camionnette livre à domicile, les clients en sont très satisfaits.

    Sous cette sapinette, il y a une petite mare à canards. Tatie m’a raconté qu’un jour où nous étions tous réunis, je tenais absolument à jouer au bord de l’eau, Tatie ne voulait pas, c’est dangereux dit-elle, les petits pourraient tomber dedans. J’insistais, c’était là et pas ailleurs, et ce qui devait arriver arriva : Jojo tombe dans l’eau. Je cours vers la maison en appelant ma mère, pendant ce temps, Tatie entre dans la mare et sort mon frère de l’eau, quand Maman est arrivée, ils étaient déjà sortis, Jojo en pleurs, dégoulinant d’eau boueuse. Ma mère a pris une grosse colère contre Tatie, probablement parce qu’elle était la plus vieille, pour avoir joué trop près de l’eau et ainsi avoir pris des risques inutiles. Tatie lui en a voulu très longtemps de cette injustice : c’est moi qui voulais jouer là et non elle, de plus, elle a sorti le petit frère de l’eau, il n’aurait jamais pu tout seul.

    Mais ce jour de ‘‘kastaniade’’ (se dit en occitan, intraduisible, signifie : ramassage de châtaignes) arrivait à sa fin, Adrienne, après un café, reprend le chemin du retour avec son fils et Tatie et moi, nous les accompagnons un bout de chemin. Les pommiers sont chargés de pommes rouges, puis nous entrons dans le bois de pins, ils ont tous une entaille avec un pot fixé dessous pour collecter la résine, c’est la production de Pépé Avec cette résine on peut faire des bonbons, de l’essence térébenthine et beaucoup d’autres choses.

    Pour vivre à la campagne, il fallait savoir faire beaucoup de choses : vendre des veaux, des agneaux, des châtaignes, de la résine, des champignons… Il faisait tout ça Pépé !… il réparait même les cèpes qui ont perdu leur tête, il enfonce un morceau de bois dans la tête et la queue, et voilà, un tour de magie !.

    Nous laissons Adrienne et Guy finir leur chemin jusqu’au Montélut et rentrons. Il se fait tard, c’est l’heure du souper, Nous repartons bien fatigués à Bel Her, avec provisions de cèpes, châtaignes et caillade.

    C’était une bien belle journée.

     


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